[Défense] L’Américain Anduril lance son offensive en Europe

Dernière mise à jour : 31 mars 2025Par Mots-clés : ,

Anduril veut faire dans l’armement ce que SpaceX a fait dans le spatial. La jeune entreprise compte lancer un site de production d’armement au Royaume-Uni pour fournir les pays européens en systèmes de défense.

Anduril va se poser au Royaume-Uni. La jeune société américaine d’armement compte y installer un centre de R&D, mais aussi un site de production de drones d’attaque pour équiper, selon le site Sifted, l’armée britannique.

Mi-mars, l’entreprise exposait ses technologies à Londres, lors du salon Security & Policing. Elle y présentait un dispositif de détection d’intrusion aérienne, terrestre et maritime qui pourrait être connecté à un système d’armement pour détruire une menace.

Cette startup – qui n’en est plus une – a été créé en 2017 par Palmer Luckey, le fondateur d’Occulus, l’entreprise de réalité virtuelle rachetée par Facebook pour 2 milliards de dollars. Il a créé Anduril avec les anciens dirigeants de Palantir Technologies : Matt Grimm, Trae Stephens et Brian Schimpf. L’entreprise est devenue un acteur puissant dans le domaine de la défense, notamment grâce à ses drones et ses systèmes de surveillance. Anduril est d’ailleurs controversée pour ses liens avec des questions éthiques liées à l’utilisation de l’IA.

Disrupter l’industrie de l’armement

La feuille de route d’Anduril est claire. Elle compte faire dans l’armement ce qu’Apple a fait dans la téléphonie face à Nokia, ce qu’Amazon a fait dans la grande distribution, ce qu’Uber a fait dans le transport ou encore ce que SpaceX a fait dans le spatial. Il s’agit de détrôner les acteurs historiques de l’armement, en créant des lignes de production pilotées par des IA pour qu’elles soient plus rapides et moins coûteuses.

L’entreprise a présenté cet automne les Barracuda, des missiles capables de se déplacer en mode autonome grâce à une IA. L’usine qui les produira est en construction. Elle a été financée grâce à une levée de 1,5 milliard de dollars. Anduril a aussi été sélectionné par l’US Air Force comme l’un des deux fournisseurs d’armement pour son programme d’avions de combat collaboratifs.

Pour l’instant, les entreprises européennes ne réagissent pas à ces ambitions. Le 17 mars dernier, lors de l’annonce des résultats du fabricant de missiles MBDA, nous avons posé la question à Éric Béranger, CEO du groupe européen. Il assure suivre de près ce nouveau concurrent mais qu’il est encore trop tôt pour s’en faire une idée précise.

Face à ce nouvel acteur, la défense se prépare. MBDA a annoncé des collaborations avec des startups européennes pour intégrer l’IA dans ses systèmes de défense. Le groupe défend surtout l’Europa first dans l’achat d’armement. Éric Béranger réclame une « autorité de conception » en Europe et insiste sur la nécessité de développer des capacités locales plutôt que de dépendre de fournisseurs étrangers dans un contexte où la Commission européenne veut mobiliser 800 milliards d’euros pour la défense. Un budget qui attise déjà les convoitises des groupes internationaux.

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