
Pochet Aerospace, une startup française cherche à faire décoller son avion amphibie
Loïc Pochet est un skipper amoureux d’aéronautique. Il a créé Le Morgann, un avion capable de se transformer en bateau. Cet appareil peut atterrir, amerrir mais aussi décoller depuis la mer ou la terre en quelques dizaines de mètres.
Le Morgann n’est pas un simple hydravion. C’est un aéronef amphibie. Créé par Loïc Pochet, ex-skipper et ancien de la Marine nationale, amoureux de tout ce qui vole et navigue, cet appareil de quatre places capables de décoller et d’atterrir depuis la terre, mais aussi de décoller sur mer et d’amerrir.
« C’est à la fois un avion qui a la capacité de naviguer et un bateau volant. D’ailleurs, l’avant est inspiré des monocoques et de l’arrière des catamarans. Ainsi, pas besoin de flotteurs comme en ont besoin les hydravions », explique à Aquarius le fondateur de Pochet Aerospace qui basée à Sète dans l’Hérault.
Pour s’adapter à toutes les situations, Le Morgann (« enfant des mers » en Breton) peut affronter la houle mais aussi décoller grâce à ses foils en 40 mètres au lieu des 700 mètres pour un hydravion. Une fois posé sur sol ou sur mer, les ailes se replient pour prendre peu de place ou pour naviguer comme un véritable navire. Son envergure passe ainsi de 15 mètres à 4,80 mètres.
« Je me suis inspiré des appareils aux ailes pliantes que l’on voit sur les porte-avions américains »
Cet engin de moins de deux tonnes est propulsé par un moteur de 215 cv. Il peut atteindre une vitesse de 110 nœuds, soit plus de 200 km/h, et affiche une autonomie de 1.000 km. En plus des quatre passagers, l’avion peut transporter 60 kilos de bagages. Il est même équipé d’un parachute qui s’ouvre en tirant une poignée au cas où le pilote ne serait plus en état de prendre les commandes.
Le Morgann a été conçu pour être dual. S’il peut intéresser le monde du tourisme de luxe, il peut aussi être utilisé par la sécurité civile pour de la surveillance côtière ou d’évacuation sanitaire par exemple ainsi que par des militaires pour des opérations. Une version équipée d’un moteur à hydrogène est d’ailleurs à l’étude pour en faire un appareil silencieux. Une variante « sans pilote » est également en projet.
« Des représentants sur Pentagone sont venus voir Le Morgann. Ils réfléchissent à remplacer les hélicoptères par ce type d’appareils pour effectuer des navettes. Ils cherchent des solutions moins onéreuses ».
La startup sétoise cherche désormais à lever des fonds pour faire décoller une version drone du Morgann. Lancé en 2016, ce projet est financé sur fonds propres. En 2023, la startup a levé 1,5 million d’euros. Des sommes qui sont loin de financer le projet dont le coût est estimé à près de 30 millions d’euros. Un montant pour passer de 10 salariés à un centaine et pour faire le saut de l’industrialisation.
Le Morgann prendra-t-il place dans un proche avenir sur un porte-avion ou est-il destiné à n’être qu’un jouet pour milliardaires amoureux de nouvelles technologies ?
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