[ SOFINS 2025 ] Des neurosciences pour alléger la charge mentale du combattant

Dernière mise à jour : 31 mars 2025Par Mots-clés :

Grâce aux neurosciences, Peripheral permet de nourrir la perception du chemin à suivre, de la position des autres, des situations d’urgences. Sa solution permet à ceux qui se déplacent en environnement complexe, de rester lucides, attentifs à l’environnement, pour qu’ils se concentrent sur la mission

Imaginez un combattant totalement concentré sur sa mission, sans aucune « pollution » : plus de nécessité à s’arrêter pour lire une carte topographique, aucun bruit car les ordres par communications radio sont superflus, détection automatique de cible ou de l’origine d’un tir qui permet d’avoir la perception du danger…

Augmentant la perception de l’environnement, l’« insert » de Peripheal, appelé C2 ISI (pour Command and Control Instinctive ans silent integration), utilise les mécanismes automatiques du cerveau de l’utilisateur guidé visuellement par quatre petits points lumineux qui suivent les mouvements de la tête.

« Quand on est en stress, en mouvement, l’homme devient éminemment visuel et auditif », détaille Aymar de la Mettrie, co-fondateur et président de Peripheal, « là, il n’y a pas à réfléchir, le soldat reste pleinement concentré sur sa mission ». Ainsi, un conducteur suivra, par exemple, le trajet tracé par un drone, sans perdre de temps à se repérer.

Ce pourtour en silicone, d’une centaine de grammes, s’insère dans n’importe quel casque de soldat. Fabriqué en Normandie, le C2ISI comporte moins de composants électroniques qu’une montre dédiée au sport. Sa technologie, élaborée avec des neuroscientifiques, utilise des « grammaires visuelles », via des fréquences lumineuses. « Souverain et performant » selon son fondateur, Peripheal a développé ses propres cartes électroniques et ses propres bandeaux LED.

Aucune nausée à craindre : il n’y a rien à lire, seulement des points lumineux à l’intensité modulable. Pas de problème de langue non plus : cette technologie est la première à fournir de l’information visuelle au militaire en mouvement. Rustique : le C2 ISI résiste aux coups, à la boue, aux intempéries. La BSPP peut en témoigner : elle a réalisé deux expérimentations en juin et en octobre 2024. Un SDIS en province l’a aussi testé, sur un terrain inconnu, reléguant dans le camion leurs lourds classeurs de cartes topographiques. L’information transportée par le C2ISI ne consomme que quelques octets, envoyés une à deux fois par seconde : aucune limitation d’usage tant que le réseau de télécommunication utilisé supporte l’élongation. En fonction de son utilisation, l’insert permet 96 heures d’autonomie après 3 heures de charge.

Les utilisateurs visés sont bien sûr les Forces spéciales et les armées conventionnelles. Les Chasseurs Alpins sont sur les rangs pour l’expérimenter. L’Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA) soutient l’innovation qui allège la charge cognitive.

Une deuxième levée de fonds, de 200.000 euros, est en cours. La finaliser signifie l’embauche de deux neuroscientifiques et de multiplier par deux les effectifs de la start-up. A vos chéquiers !

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